............................................Brulène HAMSON
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Brulène HAMSON… au début, je la pensais tout droit sortie de l'adolescence, balbutiant quelques mots par-ci par-là, avec une telle fraîcheur et un tel génie aussi, que j'aurais aimé être son " parrain " pour l'accueillir au sein du site… Et voilà la surprise ! jeune québécoise de 35 ans, scorpion dont elle revendique le caractère, Brulène est maman de 3 enfants et ce monde-là ne semble pas la quitter ; elle le précise elle-même : " je vis dans un monde où l'enfance gambade à longueur de journée, ce qui m'aide à maintenir un juste équilibre entre la légèreté et la profondeur ".
Sa passion de la lecture l'engage à rencontrer des genres tous autant variés les uns que les autres : psychologie, philosophie, histoire et roman d'une part, mais également la poésie qui devient de plus en plus son domaine de prédilection.
Le pas de la lecture à l'écriture est également franchi : c'est une nécessité, un besoin, tout comme la musique.
Brulène se dit sauvage, aimant la solitude : ne cherchons donc pas à l'apprivoiser, ses écrits sont si beaux ainsi !


 

Sommaire des textes

 

BOIRE A TA MER
GARE AU TEMPS DES AUTRES
OCTOBRE
SOURDINE
DÉCHAÎNÉS
LA FOLIE EN QUATRE
QUAND AIMER FAIT MAL
UNE VOIX

 

 

BOIRE À TA MER


J'ai deviné toutes les embûches tendues
Dans cet océan de tendresse où je baignais.
J'en ai taillé les nœuds avant d'être mordue
Par l'audace qui ma volonté anémiait.

Les flots m'entraînaient en leurs profondeurs atroces
Entre d'immenses récifs toujours plus nombreux
Qui se dressaient hors marée, prédateurs féroces
Pour briser mes élans pressentis dangereux.

Le chant des sirènes était douce musique
Aux oreilles de la sorcière que j'étais
Me faisant céans, une captive amnésique
Pour les bras exigeants que tu me présentais.

Puis les voix se turent pour laisser jouer la harpe
Au fond de tes mers et au plus haut de mes cieux.
J'ai cédé sans ambages à la flagrante attrape ;
J'ai goûté les gouffres abyssaux de tes yeux.

Aux accents troublants d'une soudaine euphorie
Gisent des trésors de valeurs et de secrets.
De toutes les caresses de tes pêcheries,
Je porte les perles de tes soupirs discrets.

11 août 2002

 

 

 

GARE AU TEMPS DES AUTRES

 

Notre complicité s'égare
Sous l'assaut persistant
Des autres

Je marche sur les quais des gares
En épuisant le temps
Le nôtre

Une histoire qui nous sépare
D'un silence latent
Le vôtre

Je voudrais dresser des remparts
Autour de nos printemps
Quoi d'autre

T'emmener là, quelque part
Dans les herbes d'un champs
Tout autre

Il ne sera jamais trop tard
Nous avons tous nos ans
Entre autres

 

13 août 2002

 

 

OCTOBRE


Quand l'automne nouera de son collier
Ses couleurs de feu à la poésie,
Glisseront les larmes du peuplier
Sur le givre des aurores transies.

La pluie viendra délaver les carreaux
En trombes folles, chasser le vertige
Des poussières que tiennent sous garrot
Les deuils de septembre épris de vertiges.

Les plaintes du vent viendront se nicher,
Confondant la mélopée des persiennes,
Sous les colombages effarouchés
Aux mémoires de nos saisons anciennes.


15 août 2002
 

 


SOURDINE


Je ne retrouve plus toutes ces partitions
Qui comptaient en surplus mes sombres percussions.
J'ai chanté faux longtemps sans battre la mesure
Les accords tremblotants d'une atroce brisure.

La musique s'est tue depuis votre départ
Et je lui substitue mes gammes, la plupart.
Sur la portée des jours, vos notes qui s'égrènent,
À nos anciens amours, cinglantes, me ramènent.

Quelque part sur le sol, je trouverai la clé
Pour qu'enfin ils volent, ces mots qui ont giclé.
Tellement trop de nos silences qui transpirent
Ont perdu tous leurs sens bien qu'encore ils respirent.

6 août 2002

 

DÉCHAÎNÉS

Protégée de ton corps, à l'abri des grands vents,
Mon ventre se tord juste à te sentir vivant.
Menaçants sont les cieux; la tempête fait rage.
Se devinent les yeux, plus question d'être sages.

La pluie inonde les bardeaux sur notre toit,
Étant vagabonde jusqu'au bout de mes doigts.
Ta langue me découvre; mes mains, elles, explorent;
Mes lèvres s'entrouvrent, ta bouche me dévore.

Tous les éclairs de feu viennent embraser le ciel,
Témoignant à nos jeux un plaisir démentiel.
Et nos corps se cambrent dans un élan sauvage
Faisant d'une chambre notre arène volage.

Mes craintes tu lèches sans m'accorder répit,
À mon âme prêchent faux péchés décrépits.
Où les luttes se meurent, les cris agonisent,
Dans un râle écumeur me faisant ta soumise.

Lorsque vient se tapir l'union de nos odeurs,
Chacun de nos soupirs célèbre la candeur.
Ton velours m'effleure, mes cuisses te retiennent;
Mon ongle écornifleur, mes prières païennes.

Te prendre de plein droit et m'offrir tout autant,
À l'envers, à l'endroit; délices entêtants.
S'enflamment les enfers et s'éventre la terre ;
Mes poignets dans tes fers, jouissance libertaire.

19 août 2002

 

 

LA FOLIE EN QUATRE

 

Jadis
Du bout des doigts
J'ai effleuré les feuilles
Des champs de trèfles
Coupés

Passé
Tous ces étés
Allongée dans les herbes
À le chercher
Sans cesse

Trouvé
Des balafrés
Petits et grands, mêlés
Quelques boutons
De fleurs

Et puis
Sans crier gare
Quand je ne cherchais plus
Sont apparues
Les quatre feuilles

9 août 2002

 

 

QUAND AIMER FAIT MAL

 

Je t'aimerai jusqu'à saigner mon âme,
À purger mes désirs dans tes enfers.
À m'incendier au brasier de tes flammes
Pour aller crever cent fois sous tes fers.

Oui, je t'aimerai comme on s'abandonne
Au mal qui dévore sans rien laisser ;
À celui qui prend, qui jamais ne donne.
Sorcière que tu es, moi trépassé.

Je t'aimerai, faudra t'il que j'en meure,
Méprisant ta censure et tes refus.
Je ferai de ton néant ma demeure.
De tes silences, mes discours confus.

Je t'aimerai, égaré dans les brumes,
Foulé au pieds de l'honneur profané,
Mort déjà, un cœur cassé qu'on inhume
Sous les poussières des mots condamnés.

5 septembre 2002

 


UNE VOIX


Ah! La claire fontaine où fabuleux s'acquiert
Des extases lointaines, accents purs et fiers.
Le charme mit à nu de ces échos fidèles,
De ces propos tenus au cœur de votre belle

Et ces doux murmures tels de suaves touchers
Faisant tomber les murs de silence ébauché.
Votre voix est musique qui pétrit les âmes
D'un timbre si magique et c'est là tout le drame.

Vous écouter me perd, je veux pourtant mourir
Perdre mes repères ; l'extase fait souffrir
J'envie les chants d'amour que vous laissez entendre
Sans plus d'autres discours et rien pour me défendre.

Je voudrais, une fois, dans votre intimité,
Au creux de votre voix, en toute impunité,
Que s'ouvre en ma poitrine autour de vos paroles
Le trouble qui butine en ouvrant ma corolle.

Et si demain je meurs, gardez bien à l'esprit
Qu'en dépit de ma peur, je vous aurais suivi.
Ne craignez rien pourtant, persiste le mystère
Du plaisir envoûtant d'aimer jusqu'à se taire.

7 août 2002