Philippe
JEANNET, informaticien chez les pompiers, écrit depuis l'âge
de 14 ans. C'est un amoureux de la Flore et Il y consacre son dernier
recueil de poésie : "Flor 'Amour".
Les poèmes sont de style classique (sonnet, triolet, pantoum,
ballade,
).
Egalement, Philippe JEANNET vient de terminer la rédaction
d'un Guide de versification pour aider les nouveaux auteurs.
Découvrez-le également sur le lien suivant : http://www.planetexpo.fr/pjeannet
SOMMAIRE
Le départ
d'une étoile
Quête d'un baiser
Flore éternelle
Séduction
La sirène et le dauphin
Parasite
Le rêve rouge
Fleurs oubliées
Le poids des légendes
Les couleurs de la nuit
Ma plage
Mélancolie
Fleur féline
Etoile d'espoir
Coeur végétal
LE DEPART D'UNE ETOILE
Au-dessus de la ville, un joli soir d'automne
Tisse un sombre filet capturant l'horizon
Et de fines lueurs traversent la cloison,
Illuminant d'espoir ce plafond monotone.
Au milieu de ce voile, une étoile chantonne
Qui diffuse l'éclat de son cur à foison
Au feu de son charisme offrant la guérison
A qui veut écouter le refrain qu'elle entonne.
La brave enchanteresse a beaucoup voyagé
Et déserte le dôme où son cur a logé,
Disparaissant d'un coup de baguette magique.
N'évoquons pas l'absence ou l'ombre du revers
Mais le brillant maintient d'une flamme énergique
Qui porte ses rayons à d'autres univers.
QUÊTE D'UN BAISER
Amoureuse du Ciel, depuis des millénaires,
La Mer douce et plaisante aux flots ensorceleurs,
Mélange, magnifique, au prisme des couleurs
Les rayons du soleil et les éclats lunaires.
Mais la nature inflige à ces deux partenaires
La sévère limite aux multiples douleurs.
L'un clame sa détresse en averses de pleurs
Et l'autre lui transmet des éclairs débonnaires.
La belle perd espoir un jour de l'embrasser
Et le soleil se plaint qu'il ne peut effacer
La distance imposant un amour platonique.
Soudain les amants voient, gagnés par la raison,
Une source charnelle, un avenir unique
Se profilant au loin : le sublime horizon
FLORE ETERNELLE
Au centre d'un terrain vivait un pissenlit
Epargné par la providence,
Les joueurs commettant le terrible délit
De l'écraser par imprudence.
Le sifflet de l'arbitre acheva le bonheur
De la jeune pousse angoissée
Sous les éclats joyeux d'un public souteneur
D'une affluence surpassée.
Les petits pas pillards d'un pitre piétinant,
D'une brutalité fatale,
Ecrasèrent la belle au corps déjà saignant
Souillé jusqu'au moindre pétale.
Plusieurs mois sont passés mais un jour le destin
Qui s'empara d'un footballeur
Décora son repos d'un geste cabotin
De quelques pissenlits en fleur !
SEDUCTION
En fantastique fleur, magnifique à foison,
Tu tiens à me séduire, abeille tournoyante.
Comment te résister ? Ta teinte chatoyante
Et tes nobles parfums me font perdre raison.
Tu diffuses dans l'air ta senteur de saison
Sans proposer jamais d'attitude bruyante.
Afin de me ravir, tu deviens attrayante
En restant naturelle. Unique est ta toison !
J'avance à pas de loup et doucement surveille.
Dément, je m'abandonne. Ô Dieu
Quelle merveille
!
C'est le premier contact, me sera-t-il fatal ?
Sa grâce me tourmente et savoir me dévore,
Je m'avance tout près du divin végétal
Et j'aperçois soudain la belle carnivore !
LA SIRENE ET
LE DAUPHIN
Au cur de l'océan, la flore s'émerveille
Et cet endroit sublime est à l'aube l'attrait
Où dans l'éclat des flots la faune se distrait
Au paradis natal quand un être s'éveille.
Dans ce monde profond, la Sirène sommeille
Imaginant la nuit un Prince et son portrait
Puis lorsque son doux rêve imagine l'abstrait
La lumière du jour tendrement la réveille.
Un dauphin se promène en jouant du courant,
Stupéfait par la belle il devient conquérant
Invitant à nager la noble créature
Le galant ébloui refusa de partir
Car l'amour est plus fort quand l'heureuse aventure
Débute loin des lois sans jamais avertir.
PARASITE
(sonnet)
Deux nuages d'ébène
imitant mes poumons
S'approchent sans égard du soleil de ma vie
Agressant ma santé d'un vent qui la dévie
Pour l'emporter au loin et l'offrir aux démons.
Dans mes veines la mer détruit
les goémons
Dès que je la colore au gré de mon envie
Puis mon ardente faim se déclare asservie,
Car je ne perçois plus la blancheur des sermons.
Soudain le ciel se fâche
et reprend ses peintures,
Illumine la toile ou gomme les ratures
Afin de retrouver à nouveau le bonheur.
Il teint sur chaque plante
une odeur guillerette
Puis repousse en enfer l'insecte butineur
Qu'il achève à mes pieds : la vile cigarette.
REVE ROUGE
(sonnet)
Un habit rouge vif en souriant
j'enfile
J'imagine déjà des enfants la clameur.
Ma grande barbe blanche offre le teint charmeur
De ce Père Noël en moi qui se profile.
Envahi par le trac, dans la
cour je défile
Au sein de cette école où j'obtiens la primeur
Du rêve des bambins et de leur bonne humeur.
Dans le cur des petits, heureux, je me faufile.
L'un d'entre eux me procure
un émoi saisissant
Il me tend un dessin, d'un geste attendrissant.
Je lui laisse un cadeau. De bisous il me couvre.
Hélas je dois partir
l'enthousiasme se tait.
Devant le grand miroir, l'amuseur se découvre
Moi-même j'ai rêvé que cet homme existait
FLEURS OUBLIEES
(sonnet)
En ce joli dimanche où le soleil domine,
Une fleur souriante à l'aube se distrait,
Exhibant sa splendeur jusqu'en son moindre trait
Par les atouts divins que sa grâce effémine.
Un groupe de bourdons doucement s'achemine
Près de la belle enfant qui soigne son portrait
Car la douce fléchit face au nouvel attrait
De gentils assesseurs pour ses jeux de gamine.
Soudain les malandrins, terroristes joyeux,
Violent la princesse et le tissu soyeux
De ses pétales purs par leur fougue charnelle.
Chaque insecte à son tour en vilains draculas
Assouvit ses désirs de façon criminelle
Elle s'appelait Rose
Anémone
ou Lilas
LE POIDS DES LEGENDES
(sonnet)
Un grand sapin s'élève
au-dessus des guérets
Orné d'un tronc superbe habillé d'une robe
Aux nuances de vert où son feuillage snobe
L'oiseau qui vit joyeux auprès du guilleret.
A l'aube un bûcheron,
ennemi des forêts,
Plus périssable encore qu'un terrible microbe,
Abat le résineux et soudain lui dérobe
Les bonheurs de sa vie avec tous leurs secrets.
Sans racine il s'abat terminant
son histoire
Quand le bourreau fredonne un couplet de victoire
Sans penser un instant aux gamins du Sahel.
Puis l'arbre ne devient qu'un
décor de guirlandes
Dans le coin du salon en l'honneur de Noël
A jamais mutilé sous le poids des légendes.
LES COULEURS DE LA NUIT
(renku)
La nuit peint le ciel
Par le pinceau de l'angoisse
En un triste noir.
Mais je ne sais regarder
Que la blancheur des étoiles.
Le silence gris,
Ennemi de mon sourire,
Pèse sur mes lèvres.
Alors s'écrit ma pensée
Au bruit bleuté de ma plume.
La froideur opaque
Efface toute lumière
Apportant l'espoir.
Il suffit d'imaginer
Pour échapper au brouillard.
L'aube de la joie
M'offre à nouveau les couleurs
Pour peindre ma toile.
MA PLAGE
(sonnet)
Je me suis allongé sur
la plage accueillante
Au sable de corail caressé par les cieux
Où l'océan diffuse un air mélodieux
De musique du ciel sur la marée errante.
Au loin vogue un voilier sur la vague vaillante,
Entraîné par le vent, soutenu par les dieux,
Que l'horizon soutient en ce jour merveilleux
Puis termine son uvre en teinte chatoyante.
Soudain, le paysage abandonne son art,
Attriste sa couleur
et le bateau repart,
Fuyant avec la mer les débris sur le sable.
Rapportés sur le bord, de multiples rejets
Transforment la nature en terrain périssable,
Source de laids reliefs et d'immondes déchets !
MELANCOLIE
(dizain)
La nuit de ton absence orne
mon paradis
D'un voile de tristesse aux nuances ombreuses
Où la lumière fuit les grottes ténébreuses
Transformant notre espace en nocturne taudis.
La musique se meurt quand l'univers
s'embrume
Et s'égarent les mots de tes cris assourdis
Que le silence absorbe et l'angoisse consume.
Soudain le soleil peint de
son pinceau flâneur,
Par les couleurs de l'aube un tableau de bonheur.
Le vent de ton sourire élimine
la brume.
FLEUR FELINE
(sonnet)
En rêve je perçois,
couverte de splendeur
Un être éblouissant : la rose inimitable.
Pendant que m'apparaît l'animal redoutable
Qu'est la noble lionne, révélant son ardeur.
Le moindre vent fléchit la délicate fleur
Lui faisant revêtir son parfum véritable
Alors que sans remords, l'animal indomptable
Renverse l'ennemi sans peine ni douleur.
Quand la nuit reposante offre au jour une pause,
La belle se contraint
La bête se repose
Elles semblent dormir dans leur antre discret.
En son cur, en son corps, existe la tendresse
A l'union magique, au mirage secret,
De la sève et du sang nourrissant ma déesse !
ETOILE D'ESPOIR
(rondinet)
Une lumière, au cur
de l'ombre
Que la nuit teint au pinceau noir,
S'égaye et brille chaque soir
Sur cette toile de ciel sombre
Où la blancheur devient l'espoir
En reflétant dans la pénombre
Une lumière.
Sur Terre nous ne savons voir
Que les défaveurs en surnombre
De l'ennemi qui nous encombre
Alors qu'en chacun peut mouvoir
Une lumière.
CUR VEGETAL
(terza rima)
A Nevers un automne, un vieillard
courageux
Admirait les remparts, la Loire et la verdure.
Une canne l'aidait sous un ciel nuageux.
Chaque pas reflétant son existence dure,
Il préféra s'asseoir, s'arrêter un instant
Pour retrouver sa force et vaincre la froidure.
Le temps devint brutal. Un vent persécutant
Apporta les flocons d'une neige guerrière.
Les arbres anxieux luttaient en s'agitant.
Le vieil homme quitta la sinistre clairière,
La morsure du froid faisait trembler sa main
Et le vent ramenait le vieil homme en arrière.
Un arbre sans espoir de vivre un lendemain
Se brisa tout à coup mais visa dans sa chute
Le pauvre promeneur errant sur ce chemin.
Le feuillu découvrit, poursuivant sa culbute,
Le flâneur en péril à côté de son tronc.
Mais comment procéder pour qu'il ne le percute ?
L'immense végétal, sur le petit poltron,
S'écraserait bientôt
Par un dernier courage
Il imposa sa voix tel un méchant patron :
"Et tes petits-enfants, ne sont-ils qu'un mirage ?"
A ces mots le lambin lors du dernier assaut
Parvint à s'échapper de la terrible rage.
Le géant s'écrasa et papy fit un saut !