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Christian PEQUEUX
dit "L' ICONOCLASTE"
Christian, parisien de naissance, s'engage dans la marine par vocation à 18 ans. Le goût du voyage est prépondérant chez lui.
Après une Capacité d'Anglais de l' Université de Cambridge (1974) il a été interprète d'Anglais, et psychotechnicien. Le mandarin est une langue qu'il pratique également. Devenu diplomate il a exercé dans plusieurs pays, dont la Hongrie, l'Algérie, la Grèce ; il terminera sa carrière à Singapour cet été.Il dit être un homme aux multiples passions :
"Tout ce qui à trait à la protection de l'environnement, la défense de la liberté individuelle et collective, la navigation en mer, le cosmos, que nous "coloniserons" un jour, les voyages, le jardinage, les animaux, la cuisine , et bien sûr, la lecture, la poésie et toujours....la femme de ma vie (Christine)." la femme de sa vie qui lui a donné deux enfants...Derrière son métier, se cache aussi l'homme de lettres, l'homme cultivé... il consacre beaucoup de temps pour découvrir des genres différents : romans historiques de la période moyen-âgeuse, poésies, romans d'aventure mais également et depuis longtemps, la Bande dessinée. Ses auteurs phares ? Monfreid, Merle, Féval, Ray, Vian, Prévert, Crichtem, Webert, Kessel, Tolkien, Grisham, Verne, Zola...
Son pseudo, "l'ICONOCLASTE", définit parfaitement sa devise :
"J'ai brisé mon idole pour mieux sacrifier à ses débris."
Lire, apprendre et ... créer ! Christian est effectivement un créateur à part entière. Certains de ses textes ont paru dans l'Anthologie poètique "Comme une forêt de mots dits", aux Editions "Les petits pavés" et sa distinction hellénique au grade de Chevalier de l'Ordre du Phénix n'est pas un hasard.
Nous sommes heureux de lui consacrer cette page...
SOMMAIRE DES POEMES
Au cinéma muet
Ami dont les vers
L'autodafé
Le plaisir des braises
Coquille vide
Cupidon vieillit
Dans le lit du temps
Délire de morphine
Au fond de moi
Il manquait une rime
J'aime à te regarder
J'attends encore un peu
La route du rhum
Le pays des marais
La sècheresse
.....................
AU CINEMA MUET
Au cinéma muet des étreintes
d'antan
Défilent les clichés de nos ébats d'amants,
Je revois le troublant des corps en noir et blanc
Quant le temps se remonte à l'horloge, un instant.
Nous faisions les vendanges de nos premiers
baisers
Et parfois dans les granges, arpèges à quatre mains,
S'accordait le désir dont nos curs étaient pleins
Et auquel, malgré tout, ils voulaient résister.
Au cinéma muet des étreintes
d'antan
Les images on gardé la fraîcheur de ce temps
Où ta robe en corolle restait sur tes genoux
Le temps que l'amour vole la clef de tes verrous .
Au désir du printemps nous avons sacrifié
Emportés par l'élan de nos jeunes années
Et il me reste au cur un peu de la langueur
De ce moment d'après, à d'autres précurseur.
02/12/02
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AMI DONT LES VERS
( dédié à Christian GUILBERT)
Ami dont les vers au psyché
Reflètent la poésie des miens
J'espère qu'autour d'un pichet
Nous pourrons écrire de ces riens
Qui charment les muses et les chats
Tenus d'aimer, ça va de soie,
Nos flèches d'Eros et de Spart'
Que Vénus et Mars trouvent smart.
Ami dont les vers au psyché
Reflètent la poésie des miens
Lorsqu'au cur de l'estaminet
Je mêlerai mes vers aux tiens
Tous les amateurs sublimes,
Les épicuriens des rimes,
Au son de ces vers libres
Assécheront la clepsydre
Pour que le murmure de l'eau
S'efface aussi devant ces mots
Devant ces vers, devant ces riens,
Parfois cailloux dans vos jardins.
15/8/02
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L'AUTODAFE
J'ai posé mes poèmes en rond
autour de moi
puis j'y ai mis le feu parce qu'elle n'est plus là
et je reste au milieu de mon amour qui brûle
dans cet autodafé ou mon coeur capitule.
Sur le cercle sacré tout brûle
autour de moi
je suis paralysé, je suis triste, je suis las
comme le scorpion damné qui affûte son dard
et qui dans la fournaise guette un quelconque espoir.
J'ai brûlé mes poèmes
car ma muse est partie
le charme s'est rompu, j'ai perdu la partie.
Mais si le noir démon décide son trépas
du fond de ma misère je ne l'imiterai pas.
Car je sais que demain un autre jour viendra,
la cendre des poèmes volera jusqu'à toi,
toi qui voudras savoir comment on dit je t'aime
toi qui viendras chez moi pour commuer ma peine.
03.06.2000
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LE PLAISIR DES BRAISES
Et c'est moi que hésite,
.alors
que tu m'appelles
.de
la couche ou tu gîtes
.alanguie
et si belle,
aspergée de désir
.Verbe
excitant la Chair,
.tu
appelles le plaisir
.que
tu ne peux plus taire
.car
tu sais qu'il existe
.même
sans l'avoir connu.
.Et
c'est moi qui hésite
.devant
la beauté nue,
de ces yeux qui m'invitent
.de
ces seins qui implorent
.de
cette toison d'or
.pudique
qui incite
.la
bouche et plus encor,
.pour
de parfaits accords
.qui
subliment et apaisent.
.Or,
tel un feu mourant
sur le plaisir des braises
.je
repousse l'instant
.de
la métamorphose
.où
ta chair sous ma chair
.en
de sublimes poses
oubliera le désert.
.Je
repousse l'instant,
.délices
et tourments,
O, sublime supplice
.d'être
ton amant,
.d'aller
boire au calice
la source de tes vingt ans.
.Car
lorsque tu seras
.devenue
ma maîtresse
.un
beau jour tu diras
.adorable
traîtresse,
"j'ai deux amours
depuis toujours,
l'un existe déjà,
l'autre arrive là bas".
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COQUILLE VIDE
Tu es partie briller sur d'autres paysages
Laissant mes souvenirs bâtir sur la souffrance
Une perle d'amour, noires eaux d'échouages.
Tu m'as laissé béant, vidé de ma substance
Une coquille vide, et mon âme et mon
cur
Pétrifiés à jamais dans la ronde des heures,
Coquille vide, bientôt sable éparpillé,
Espérant sous la lune l'empreinte de ton pieds .
04/12/02
CUPIDON VIEILLIT (mais chassez la donc)
.J'étais
tranquil' peinard au fond de mon impasse
Cultivant la poussière, vivant parmi mes chats,
Dans mon jardin poussaient des fleurs de toutes races
Avec les mauvaises herbes dont, bien sur, l'herbe-aux-chats
Lorsqu'un vieux Cupidon, ayant raté
sa cible,
Enfonça bien sa flèche dedans mon cur de bois
Qui s'enflamma d'un coup sous le trait invisible
Comme un vieux fagot sec, sans demander pourquoi.
D' abord tout lui plût dans ma vie
de bohême,
Le soir elle faisait plus de bruit que mes chats
Et se lavait matin en chantant des je t'aime
Nue sous le chante-pleure, faisant des entrechats.
Et puis le naturel, reprenant le dessus,
Elle voulut régenter les choses de ma vie,
Nettoyant, désherbant, sans prendre mon avis
Ce qui fâcha mes chats, je m'en suis aperçu.
Mais n'a t'il pas fallu que cette femme impie
Fasse flamber dans l'âtre ma vieille pipe en bois,
pretextant que ma lippe sentait le tabac,
Ce qui fit tout à coup grimper mon entropie.
N'y tenant plus, je forçais l'huis
de Cupidon,
Lui chantant pouilles, retournant son article,
Puis j'ai repris le cours de ma vie anarchique,
Ma poussière, mon pétun et mes chats céladons.
22/8/02
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DANS LE LIT DU TEMPS
.C'était
une fleur bleue au sortir de l'enfance
La vie m'avait déjà couvert de cicatrices
J'entrais dedans ses rêves, en résidence,
Comme un caravanier dans la tendre oasis.
J'ouvris tout grand pour elle le domaine
d'Alice,
Au pays des merveilles j'en fis ma complice
Et sous les traits d'éros l'amour grandissait
Emportant nos deux cours aux vents de l'Odyssée.
Puis le temps à passé, blanchissant
mon harnais,
Sa main est toujours douce à mon cuir tanné
Et notre arbre d'amour a donné des bourgeons.
Bien sûr elle contrôle souvent
mon carburant,
Elle surveille ma ligne, évitant les plongeons
De l'amant vieillissant pour qu'il reste attirant.
16/1/03
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DELIRE DE MORPHINE
L'obscurité doit descendre la rivière
Du rêve nocturne , qui vit.
Au courant de la morphine, la lumière
Coule dans l'urne de ma vie.
La folie frappe, je garde le contrôle
Du saut dans cet abîme odieux.
Je suis dans cette dimension ou je colle
Mon il à la serrure des dieux.
Je fais des claquettes sur un plateau d'argent
Sous une pluie de paillettes,
Je porte des bracelets en peau de serpents
Tués par un gypaète.
J'efface la cause, restent les symptômes,
Le paradis sera à moi
Et l'épée de Damoclès oscille comme
Un arbre qui vibre et s'abat.
Je danse le rock dans les étoiles
perdues,
Lié au fil d'une araignée .
Créature de la nuit, dans le temps confondu,
Hun de l'espace, dévoyé.
Ma lèvre éponge tout l'amour
de la terre
Libère mes phantasmes
Et sème l'orgasme au con de l'univers
Qui s'éclate dans un spasme.
Mon esprit est ouvert, mon désir est
aurore,
Mais où es tu plaisir absolu
Des cauchemars érotiques d'où je me sors
Eveillé par un regret aigu.
18/12/02
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AU FOND DE MOI
Qu'il y a t'il au fond de moi,
là où personne ne va?
Vous voulez voir? Vaudrait mieux pas!
Ce qu'il y a au fond de moi
ne regarde que moi.
Au cours du temps je m'y revois
avec mes peines avec mes joies
avec mes messes et mes sabbats.
Ce qu'il y a au fond de moi
n'est pas toujours délicat
il y a des femmes, il y a des chats
que j'ai noyés. Reviendront pas.
Au fond de moi il y a Juda
au fond de moi il y a Borgia,
du fond de moi tout sortira
quand viendra l'heure de mon trépas.
02/10/01
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IL MANQUAIT UNE RIME
Comme le forgeron façonnant une lame
Dans l'eau et dans le feu, pour lui donner une âme
Je triture les mots sur l'enclume du vélin,
Je recherche une rime pour finir ces quatrains.
Il me manque une rime, quand je l'aurai forgée
Mon poème sera tranchant comme une épée,
Limpide comme l'eau, berceau des Naïades
Léger, comme une bulle qui s'extrade.
Il me manque une rime, quand je l'aurai trouvée
Tous ces mots nouveaux nés vous iront droit au cur
Comme un trait de lumière réfléchit par l'acier
Comme un murmure d'eau qui éloigne la peur.
Vous n'aurez pas le temps de les lire jusqu'au
bout
Vous serez dans la bulle, vous comprendrez tout.
Il manquait une rime pour finir ce poème
Mais vous l'aurez trouvée puisqu'elle rime en M.
30/04/02
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J'AIME A TE REGARDER
La chandelle s'est obligée à mourir
Affaissée ,sur toutes ses larmes de cire.
Dans le feu quelque bûche s'astreint à l'exploit
De faire courir des flammes sur ta peau qui chatoie.
Le silence sursaute lorsque l'âme du
bois
Dans un claquement bref, dépourvu de fumée,
En bleuissant les murs vers le ciel s'en va.
Le silence retombe, les draps sont parfumés.
Tes cheveux ont captés l'odeur de
la résine
Subtilement mêlée aux effluves des corps,
Tu ressembles allongée à ces statues félines
Qui boivent le soleil de Thèbes à l'aurore.
J'aime à te regarder dans la lueur
obscure
De ce feu qui se meurt, alanguie et cachant
Sous ta paupière lourde, les vagues dont l'élan
Se bordent au jusant du plaisir qui perdure.
13/12/02
J' ATTENDS ENCORE UN PEU
Avant que du clocher s'envole l'Angélus
La fontaine murmure sous l'éclat de Vénus,
Chanson de l'onde fraîche ou se mire le matin
Faisant une aquarelle des ses pastels sereins.
Les feuilles des platanes égouttent
la rosée,
Humeur de la lune, au ciel dévoilée,
Qui roule vers l'occident ses rondeurs blanchâtres
Quand la braise rougeoie et fait palpiter l'âtre.
Par un trou du volet glisse un rai de lumière
Qui s'allonge sur le lit et vient te caresser,
Allumant dans le noir les ocres de ta chair.
Tes paupières sont closes sur des
cernes bleus
Et ton sein se soulève à ton souffle léger.
L'aube est encore quiète, j'attends encore un peu.
09/03/02
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LA ROUTE DU RHUM
(les poivrot d'abord)
M'font rigoler ces jeunes qui partent sur
les flots
En vantant des conserves de boîtes d'haricots,
Moi la route du rhum j'me la fais sans bateau
Dans les bistrots du port, les bars, les caboulots.
Je bois en solitaire, pas besoin d'équipier,
Mais parfois un sponsor me paye une tournée,
Je m'offre les Antilles, Saint Domingue et Cuba
Et sans tracer ma route à l'aide d'un compas.
Mais si je reste au sec parfois je me répands,
Surtout quand les trottoirs ondulent sous la houle
Alors que les façades roulent également,
Mais je franchis le cap, je me rince la goule,
Je repars vaillamment ,en tirant quelques
bords,
Vers le phare d'un bistrot où m'attend le magnum
De la victoire pour l'homme, qui arrive à bon port,
Qui a battu l'record de la route du rhum.
L'iconoclaste 12/11/02
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LE PAYS DES MARAIS
Ici
la brume n'est jamais éphémère
C'est
la respiration du pays des marais,
C'est
l'eau qui monte au cieux, créant une atmosphère
Qui
donne l'impression que tout peut arriver.
La
barque fend le ciel, posé comme un mirage
Sur
l'eau tranquille et sombre et son étrave
Pousse
un clapotis vague, troublant les reflets
Qui
poussent à l'envers des roseaux, échevelés.
Au détour d'un vergne il arrive parfois
Qu'une branche proteste, qu'elle s'ébroue tout haut,
Déclenchant une averse qui s'imprime dans l'eau.
Et puis des bulles noires crèvent
quand on les voit,
C'est le fond qui digère les sédiments du temps
Ou les corps emmêlés de malheureux amants.
24/05/02
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LA SECHERESSE
(août 2001 en Azerbaïdjan)
La sécheresse est là, qui craquelle la terre
plus une goutte d'eau, la récolte est grillée.
Le spectre de la faim s'étend sur la poussière
qui recouvre les champs, les maisons délabrées.
Et les gens se demandent comment passer l'hiver,
il y a des enfants sous le soleil de plomb
qui creusent des terriers pour retirer du fond
les quelques grains de blé amassés sous la terre
par les souris, les rats, compagnons de misère
qui comme eux crèveront avant d'autres ondées.
De leurs lèvres séchées monte cette prière
envoyez, s'il vous plaît, envoyez nous du blé
par pitié, par amour, par solidarité.
Et qu'Allah vous bénisse et vos petits enfants,
vous qui nous avez vu, un soir à la télé,
creuser pour quelques grains au beau milieu des champs.
23/08/01
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LE POETE ET LE CHAT
J'habite une mansarde qui donne sur les toits
Une forêt d'antennes y remplace les arbres
On y voit des oiseaux, natifs de Montmartre,
Et quelques transhumants venus des pays froids.
Parfois un vieux matou sortant d'une cavale
Derrière une cheminée vient chauffer ses balafres
Et son il apaisé, malgré l'amour qui navre,
M'invite à l'imiter le soir sous les étoiles.
Il croit que les poètes sont des originaux
Occupés seulement aux amours platoniques
Mais je sais, tout comme lui, même un peu jeunot
Que quand la lune est rousse, elle est magique,
Et que les filles ont la peau douce et encore
plus
Alors dans la mansarde c'est le charivari
Et le vieux cavaleur dehors renchérit
En comblant les temps morts de son stradivarius.
12/12/02
SONNET AVANT D'ENTRER
Sonnet
avant d'entrer
C'
est ainsi que le poète
Vous
donne la recette
Pour
chez lui pénétrer.
Peut être que 'sonner'
Eût été plus concret,
Mais quand on est poète
Qu'importent ces sornettes !
Pour ouvrir son huis
Point de coup de sonnette
Un quatrain bien senti
Et cherre la bobinette.
Les poètes sont ainsi
Et leurs portes aussi.
16/6/02
LORSQUE J'AURAIS SOUS TERRE PRIS MA PLACE EN SES BRAS
Miroir, miroir, ne me dis pas que je suis belle,
dis moi tout simplement que je suis encore là,
car lorsque mon reflet ne fera plus de zèle
c'est que j'aurai laissé toute vie derrière moi.
Miroir, mon miroir, est ce que tu te rappelles
la fraîcheur de mes joues, le rose de mon teint,
qui aux fards mensongers alors ne devaient rien,
quand l'eau de ton regard me disait demoiselle,
va! le monde t'attend pour brûler tes
vingt ans.
Miroir tu as vu mes yeux noyés de pleurs
plus souvent qu'ils n'étaient rayonnant de bonheur,
miroir, tu as vu passer combien d'amants?
Et puis il est venu, celui que j'attendais
oh! miroir tu as vu mes yeux remplis d'été,
mes yeux toujours riants dans la valse du temps
qui nous tenait soudés, amoureux et confiants.
Et puis il est parti, fauché par la
camarde
en me laissant plantée, sur le champ de la mort,
miroir, mon miroir, as tu vu sur mon corps
les cendres de sa vie qui me servent de hardes?
Miroir, miroir, ne me dis pas que je suis
belle,
dis moi tout simplement que je suis encore là,
car lorsque mon reflet ne fera plus de zèle
c'est que j'aurai sous terre pris ma place en ses bras.
05.06.01