
DEUX FLAQUES EN SOLITUDE
Elle
vague de haut en bas
le tic tac du silence
...........Stagne
sur l'écran plat
...........en
flaque indifférence
Il
gribouille aux reflets noirs
le temps des ravages.
...........Le
vide face au miroir
...........cache
les vrais visages
Elle
ravine les moments
de fausse présence
...........Patauge
chaque instant
...........Le
spectre de l'absence
Il
retourne à l'envers
les aiguilles de l'âge
...........L'oubli
est le revers
...........des
rêves de passage
Elle
replonge dans les bras
de seconde espérance
...........Eclabousse
en faux pas
...........l'espace
et la distance
Il
barbouille au dérisoire
tous les riens des images
...........Le
temps ronge l'espoir
...........et
s'accroche aux mirages
Ils inondent sans
fin
la mare des habitudes
...........et
seront encore demain
...........deux
flaques en solitude
(25/08/02)

AU MIME LA-HAUT
Quand le silence
hurle
à l'oreille en sourdine
de cet homme figé,
les mains crispées arrachent
du plus profond de l'être
l'invisible horrifié
.................................Visage
défiguré
.................................à
la face du monde,
.................................sentiments
extirpés,
.................................Le
sang coule de marbre,
.................................est-ce
pour mieux renaître
.................................l'expression
mystifiée ?
A la façon
qu'il a
de suspendre les sons
au fil de l'illusion,
les mots s'accrochent au fond
d'un étrange ballet,
dansant en creux de gorge
.................................Et
à le regarder
.................................la
parole est coupée
.................................muette
de langage,
.................................ou
langues inutiles
.................................bien
à l'état primaire
.................................de
l'onomatopée.
Dans l'ombre de
chacun
le fantôme apparaît,
celui de l'âme née,
de l'homo à l'humain
qu'il a su façonner
pour faire face à soi-même
.................................Il
est de ces silences
.................................que
l'on peux voir hurler
.................................au
delà de la voix
.................................par
le geste apporté.
Moi je voudrais
pouvoir
chuchoter à ma plume
l'envolée de son corps
.................................Bien
au delà des mots,
Le mime est là
.................................si
haut.
18/01/03

IMPRESSIONOIR
L'horizon roule
sur la piste
Au soleil mouroir
sous le ciel en rouge et gris
.................................les
visages grimés de cendre
.................................dansent
la sarabande
La tribu de l'ombre
transperce le regard
tamtam en saccade
.................................Les
flèches sifflent
.................................entre
cendre et plume noire
Soudain en nud
de liane
sous un reflet d'ébène
serpente le rite en duel
.................................la
gazelle fuit au souffle
L'horizon roule
sur la piste
01/03

PLUME DE LIBERTE
Le moineau piaille
au vent l'air de la liberté,
A travers les barreaux, la colombe s'exile,
Le rossignol chante un prélude au condamné.
Tu entends l'oraison
de cet instant fragile
Quand le hibou ulule à l'ombre de la nuit,
Sa prière invoquant le fantôme immobile.
Il pleut au petit
jour l'eau bénite du buis
A l'orée du bois mort, pleure la tourterelle,
Son piaf rieur, à l'aube, est tombé sans un bruit.
Au paradis l'oiseau
s'envole à tire-d'aile
Loin de la cage ouverte à l'esprit enchaîné,
La passion refera son nid de ritournelle.
La plume du poète
est libre de rêver.
10/02

LE GRENIER
Dans un coin du
grenier je souffle la poussière
Les doigts juste posés sur un des guéridons,
Esprits entendez-vous l'appel en déraison ?
Les fantômes d'antan se rient de mes prières.
Je fouille le passé
des profondes panières,
S'envolent la dentelle et les grands napperons,
Les corbeilles remplies de tissus en coton
Me renvoient dans le temps des âmes familières.
Dans la malle à
chiffon dansent la farandole
De ces robes de laine et ces jupons frivoles,
Mes paupières s'ouvrent aux visions déposées.
Le vieux phono grésille
à la voix de son maître,
L'accordéon rythme les moments à renaître.
La porte du grenier, sur moi, s'est refermée.
texte repris
09/02

POUR ALLER A DEMAIN
Il te faudra bientôt
trouver le grand passage,
Chaque jour est un pas vers la porte à franchir,
Pour aller vers demain tu auras le courage
En attirant la force au cur de ton désir.
Chaque jour est
un pas vers la porte à franchir,
Garde toujours la main dans la pensée du sage
En attirant la force au cur de ton désir
Quand les lignes du temps vont sillonner ton âge.
Garde toujours la
main dans la pensée du sage,
Tu sauras mon enfant qu'il est tant de partir
Quand les lignes du temps vont sillonner ton âge,
Tes racines vivront à fleur de souvenir
Tu sauras mon enfant
qu'il est tant de partir
Alors que ton destin retournera la page,
Tes racines vivront à fleur de souvenir,
Le futur a germé au fond de ton bagage.

LE ROUGE DE TON DRAPEAU
Le rouge de ton
drapeau, le pianiste
flotte aux remords sous tes doigts
Sur la mer blanche et noire, toi l'artiste
tu joues en solo les faux pas
............................Les
touches du piano frappent la liste
............................de
ces nuits blanches de chez toi
............................Sonne
en glas sur ton peuple communiste
............................la
décision de la douma
Le rouge de ton
drapeau, le pianiste
s'arrache et coule sous tes doigts
Cries le sang de tous les tiens, pauvre artiste
les cordes se tendent à leurs voix
............................Les
noires du piano valsent en piste
............................des
crèves gelés dans le froid
............................Tes
mains tremblent sous le " la " communiste,
............................tu
broies les " si " à la vodka
Le rouge de ton
drapeau, le pianiste
faucille en ré les bras en croix,
Ta sonate au clair des larmes l'artiste
fond dans les pleurs de la datcha
............................Le
rouge de ton drapeau, le pianiste
............................se
déchire en rêve et s'en va
............................La
clef de sol de l'amour communiste
............................ouvre
la rage sous tes doigts
90 - revu 09/02

PELERIN SANS FRONTIERE
Toi le pèlerin
sans frontière
à force de brasser la misère,
tu t'es noyé en mer de rien
à vénérer le genre humain.
Tu as les yeux au
bord de l'eau
prêt à plonger dans l'idée noire,
le monde plein le sac à dos,
tu dis : c'est pas la mort à boire !
Toujours le cur
dans la bataille
quand la terre bat à la chamaille,
La sauvag'rie à éponger
a fini par te faire couler.
Ton corps céleste,
à se pencher
Sur la voût' de l'humanité
s'est écroulé dans la gal'rie
les os usés de dégoût'rie.
Aujourd'hui t'en
à rien à faire
et ta vie elle peut bien se taire,
le posthume t'ira si bien
dans l'au-delà des mers de rien !
Mis à l'honneur,
la médaillère
bien accrochée sur le linceul
te fait l'illade en trompe l' il,
Gloire au pèlerin sans frontière
On t'fera grâc'
de la pleurade,
de l' embrassade en accolade,
Y'aura toujours pour t'remplacer
d'autres sauveurs d'humanité
Et tu m'dis
l'ami : "celui qui donne tout le temps ne partage pas vraiment"
04/01/03

LE FESTIVAL DES "JE" POETES
Y' a des jours comme
ça où des faces de cyniques
se rincent au papier sur la place publique,
trempent le parchemin, font saouler les pinceaux,
et se grincent des vers en s'arrachant l' morceaux.
Qui sera le premier
à boire d' la métrique,
à se gargariser en jus de rhétorique,
faire d' l' original dans la gargouille des mots
avec les pieds comptés et la rime au carreau.
La gent alexandrine
s'avale en pathétique
l' acrostiche est cuvé à l'encre sympathique,
l'anaphore bégaie aux mous lents du cerveau,
les vers de reprise titubent aux rondeaux.
Les m'as-tu-vu bringueurs
en boum métaphorique
se la musèlent fort dans la cour poétique,
les performances fuient au lancer de dicos,
les grands crus d'artistes se boivent au goulot
Quand coule à
la vendange la verve chaotique
la provoc' récolte l'ivresse de l'ironique,
les esprits les plus fins s'échauffent aux tonneaux
et les illusionnistes finissent au tord boyaux.
Je trinque à
vos dires, buveurs de dialectique,
j'en ai rien à rimer, j'ai la langue frénétique,
je suis de la piquette pas du château Margaux,
je siffle à l'encre acide et j' m'en bas le stylo.
09/2002

CHAUDE SOLITUDE
Sur les moutons
noirs
zébrés d'écarlate
le ciel
a le blues du soir
Le crépuscule
boit les larmes
de l'orage acide
............ La
solitude éclate
Le bleu file à
grand nuit
sous les flashs
L'étoile
se brûle à mains nues
La nuit coule en
trombe
Germe l'étouffoir
............ de
chaude solitude
10/02

APOCALYPS'EMOI
Quand emporté
par la mer
Le soleil s'est recouvert
d'écume noire
Le goéland
a hurlé
à l'enfer englué de ses ailes
..................... ... Le
navire a coulé l'asphalte de la nuit
Quand aspirés
par l'éclair
les fous ont changé l'éther
en crématoire
La cendre blanche
a soufflé
la poussière vengée des rebelles
.................. ...... Le
nuage explosé cancérise la vie
Quand les croyants
lunaires
blasphèmeront les prières
divinatoires
Le futur à
condamner
aura fort à braver l'éternel
................ ........ L'
athée s'étoilera la science des messies
15/08/02
BROUILLARD
L'étoile
du couchant me prend par le regard
et me visionne l'âme au creux de tes brouillards
Assise en lotus
au bord des songes,
je tombe dans les bras de la nuit,
enchaînée aux fers de la raison
La vague lune en
perdition
s'accroche au sillon de morale
Je récolte le fatal
à la voix des anges noirs
qui raisonne le vitrail des passions.
Le chant dans la
nef de l'église
s'envole aux portes de l'enfer
Oh happy days, where are you. Where ?
"Je" tant et tant que je ne sais plus
demain peut-être
ou peut-être plus.
Il est de ces instants
posés au bord des rêves
attendant le moment où le présent s'achève
Demain sans nul doute derrière le brouillard
L'étoile du couchant me rendra ton regard
11/02

LA LUNE AU SOLEIL
La lune si fière
adore se montrer,
Et bien après l'aurore, en pleine lumière
Elle remonte au grand jour, encore elle apparaît
Belle et bien indocile aux façons cavalières !
Pourquoi se ferait-elle
discrète en effet,
Puisque le poète la flagorne en manière ?
Le dormeur, au zénith se laissant bien bercer,
Pourquoi serait-elle, de la nuit, prisonnière ?
Elle aguiche impudique
un rêveur fragile
Et sourit au soleil qui la chauffe docile
De ses rayons ardents, modestement il luit.
Il se moque vraiment
que Dame Lune veille,
Lui, de l'aube au couchant offre tant de merveilles !
Il sait offrir le jour sans parader la nuit.
10/02

JE NE SAIS
Je ne sais pourquoi
parfois les mots blessent
avec inconscience
Je ne sais non plus
toutes les faiblesses
...............de
ceux qui les frappent
avec insolence
Tout cur hors
la loi
sensible et fragile
mérite indulgence
Je ne sais pourquoi
certains malhabiles
...............par
mépris le happent,
le jettent en pitance
Que penser de plus
de ceux qui font mal
à l'âme en souffrance ?
Je ne sais non plus
où est leur morale
...............dans
les mots qu'ils tapent
en toute insouciance
Je ne sais pourquoi
l' amour démuni
doit rester silence
Je saurais bien
plus
braver l'interdit
...............de
ce qui échappe
aux bonnes consciences
08/02

DES PENSEES SANS
CONTER...
Les
fonds de pensées sont comme les fonds de tiroirs,
plus on les vides et plus ils se remplissent.
La
mémoire, c'est comme un placard,
si tu n'as pas rangé, tout est mélangé
Si
l'ignorance est de ne pas savoir,
l'indifférence est de ne pas voir
et la souffrance de ne plus croire.
Savoir
pardonner c'est pouvoir oublier,
si tu as le courage du pardon
tu ne seras jamais à l'abandon.
La
patience et la persévérance
sont les clefs de l'espérance.
La
philosophie est un art compliqué
qui consiste à développer un sujet
sans savoir comment le terminer.
Si
demain était hier
On ferait aujourd'hui
les projets du passé
pour les souvenirs du futur
Savoir être dans le présent
c'est construire demain
avec les plus beaux morceaux d'hier
Merci
petit mot simple, facile à dire
ce mot n'est rien à écrire,
et il fait toujours plaisir.
alors
"merci de m'avoir lu jusqu'ici. "
Amicales pensées
- Marie