Pascale DAHMANI


Vous désirez lui laisser un mot sur son LIVRE D'OR ?
Cliquez sur la photo
Pour lire les messages déposés
UN MAL, DES MOTS

" Mon cri sans paroles
S'éteint au bout de mes doigts "


Recueil de poésies de Pascale DAHMANI
 

" Mon cri sans paroles
S'éteint au bout de mes doigts "

Souffrance, souffrance interne, souffrance extrême qui sort, terrible, de ces mots dispersés par le hasard de l'esprit, jetés, pêle-mêle, tel un râle qui ne peut être évacué… ne cherchez pas les rimes, ne comptez pas les pieds, écoutez simplement ce cri sans paroles !
S'il fallait résumer le recueil de Pascale, les deux vers rapportés pourraient être placés en leitmotiv, tant ils sont la résurgence de la poète en mal de paroles… Thérapie par les mots écrits, certes, mais la même question revient sans cesse, tel le tourment d'une " erreur " du passé qui trouble encore la poète…

" Ma mémoire se joue de ma détresse
Mes rêves s'emplissent de tendresse
D'affection "

Et cette recherche d'une passion qui ne se veut pas compassion, de cette errance à chasser la souffrance, se ballade au gré de la lecture, nous transporte dans nos propres déchirements… l'on peut retrouver les maux qui nous blessent, même si le mal de Pascale lui est propre, dans ces lignes meurtries…

" Je voudrais tant te prendre la main
Te guider dans mon labyrinthe
Je voudrais tant que tu me touches
Sans ce frisson qui m'écorche "

" Labyrinthe, écorche " deux mots à eux-seuls révélateurs de la détresse profonde, s'opposant au désir de sérénité et de bonheur, par l'emploi d'images : " te prendre la main ", " guider ", " frisson ", " volonté d'être touchée " ; paradoxe entre le bien et le mal, le passé et le désir de s'en délivrer, la culpabilité et la confession intime…

Plus de quarante ans passés à vivre cette angoisse, et aujourd'hui, dans un petit coin de la banlieue parisienne, une âme semble pleurer encore la tragédie d'un passé lointain…

" Je voudrais hurler mon silence
Je voudrais crier ma souffrance
Mon corps tremble
Ma voix s'éteint
Dans ma bouche plus rien. "

La traversée d'un long désert qui de larmes en mal d'âme la poursuit, terrible, sentiment que l'on retrouve dans la plupart des mots, des maux…

Le soleil un jour, par un visage d'un homme du Sud, éclaire l'ombre qui est en elle : elle raconte alors l'amour, la passion, la tendresse ; mais aussi la tolérance, la confiance, l'insouciance parmi les autres au regard chargé d'incompréhension voire de haine. Seule une lecture d'un poème tendre peut toucher le ressenti :
Quelques vers pour celui que j'aime


Je dépose mon âme
Sur le fil de tes lèvres,
Que s'évaporent mes larmes
Au souffle de tes rêves.

Ton baiser des étoiles
Enlumine mes mots,
Le sel des pleurs s'étale
Peur séchée sur la peau.

Tu protèges ma nuit
Du chaos qui me guette,
Au détour de l'oubli
Ma souffrance s'émiette.

Je dépose un sourire,
Fleur de ton sommeil,
J'abandonne un soupir
Au plaisir de l'éveil.


Et ce poème a sa réalité physique : trois fruits de son soleil s'exposent et vivent devant elle, lui apportant le plus chic des réconforts, la plus dense des émotions. Sa famille, l'amour pour son compagnon, et l'écriture, constituent l'ensemble d'une thérapie propre à vouloir chasser les démons de son passé, et le ressenti en est tel que l'on ne peut qu'apprécier les écrits d'une poète qui se livre à vous comme elle se livre à elle-même…

"Un mal, des mots", Pascale DAHMANI
Sur Manuscrit.com
Prix : papier : 14,90 € ; fichier PDF : 7,45 €

Pierre BRANDAO

 

EXTRAITS :


Des mots s'échappent par ma bouche
Paroles brûlantes
Des mots impossibles me hantent
Me harcèlent me souillent
Ma seule défense
Ce flot de larmes débordantes
Incomprises
Oubli
Absence
Sans fin je me berce
M'anesthésie
Tous ces mots plein de douleur
Me transpercent
Me trahissent
Je voudrais hurler mon silence
Je voudrais crier ma souffrance
Mon corps tremble
Ma voix s'éteint
Dans ma bouche plus rien.


 

Mon père
Jeune homme
Au bras de ma mère
Sourires, regards tendus
Vers cet enfant lointain
Tendresse
Caresse
La chaleur de sa main
Mon père
Cet homme
Dont j'ai oublié les colères
Un étranger
Que ma mémoire gomme
Effacé
Mon père
Un mot
De trop
Dans mon vocabulaire.



 

Je me faufile entre les mots
En équilibre sur un fil d'encre
Ligne après ligne je supplie
Le papier muet,
Mon cri sans paroles
S'éteint au bout de mes doigts
Les mots s'éparpillent sur la feuille
Les mots se meurent et ne signifient plus rien.

En toi je capture les lettres
Mais elles échappent à ma plume
Mon amour est trop fort
Il éclate et déborde
Le sens des mots se désagrège
Mon stylo aujourd'hui
ne sait plus dessiner
De signes disciplinés
Et la page s'emplit de mots secrets
Je t'aime.

 

 

NOUVEAUX POEMES... NOUVEAUX POEMES... NOUVEAUX POEMES....

 

Ai-je oublié le sens de l'essentiel
Dans quels méandres lointains
Se disperse ma raison
Ma mémoire se joue de ma détresse
Mes rêves s'emplissent de tendresse
D'affection
Mes souvenirs s'imprègnent de crainte
Qui pour entendre ma plainte
Qui pour recueillir mon émotion
Je suis désemparée perdue
Je ne me reconnais plus
Je voudrais tant te prendre la main
Te guider dans mon labyrinthe
Je voudrais tant que tu me touches
Sans ce frisson qui m'écorche
Je voudrais tant que l'on m'approche
Sans que mes sens s'effarouchent

 


 

Mon père
Jeune homme
Au bras de ma mère
Sourires, regards tendus
Vers cet enfant lointain
Tendresse
Caresse
La chaleur de sa main
Mon père
Cet homme
Dont j'ai oublié les colères
Un étranger
Que ma mémoire gomme
Effacé
Mon père
Un mot
De trop
Dans mon vocabulaire.

A toi mon mari

Je voudrais sentir
Ce sourire doux et tendre
Glisser sur ma peau
Je voudrais frémir
M'épanouir
Dans le creux de tes mains
Je voudrais me construire
Aujourd'hui
Dans ton regard
M'ouvrir à toi
A nous
Eteindre la brûlure
La déchirure
En moi béante
Effacer les cendres
De ma douleur sans fin.

 

 

A Mounaïm

Je cherche dans les mots
La paix
De l'enfant oubliée
Défaillance
Du souvenir
Un baiser
Posé
A la porte de ma tristesse
Le rythme des corps m'étourdit
Je ferme les yeux
Dans le crépitement de la lumière
Enroulée au creux de ton bras
Elle se glisse là
Tout contre moi
La paix, c'est toi.

 

 

Je crache sur le papier
L'indicible
L'inaudible
Exode de la douleur
Les mots s'écrasent
Sur la feuille blanche
Et soulagent ma peur
Etoiles du désastre
Les mots jaillissent
En feux d'artifice
Mensonges flamboyants
Ils explosent
Dans l'encre noire
De ma vérité.

 

 

Le danseur.

Les notes s'accrochent
Aux murs gris du sous-sol
Il danse
Perdu dans une quête folle
Son regard s'effiloche
Elle s'approche
Lascive
Amoureuse
Il s'élance
Il danse
Duo de mort
Corps à corps
Possessif
Il danse
Il ondule de désir
Elle l'invite et l'attire
Dans ses mains
Une corde
Un conseil un ordre
Sa vie s'inonde de blanc
Il sourit et se pend
Il n'a plus peur
Il meurt
Enfin.

 

 

Solitaire souffrance


Le raccommodage fragile
ce matin s'est brisé
sous la tension des fils
habilement entrecroisés.

La couture sans cicatrice
brutalement a cédé
aucun doigt n'a aidé
à soulager le supplice.

La plaie arrachée
à l'abîme de la mémoire
refuse de se cacher
au présent de l'histoire.

L'enfant cramponné à sa blessure
pleure goulûment ses illusions
rien n'apaisera l'écorchure
personne n'arrêtera la destruction.

 

 

L'été du sud

L'été du sud incendie mon visage
Echarpe de chaleur autour du corps
L'haleine du ciel colle à mon corsage
Le soleil explose mille pointes d'or.

Le coeur desséché des cailloux éclate
Sans bruit sous la violence du ciel bleu
Mes pas brûlés écrasent sur l'asphalte
Les ronds de lumière alourdis de feu.

Le silence tire un fil d'horizon
Déchirant la poussière imperceptible
Nuage palpable immobile vision
La vie ralentie s'étire invisible.


Pascale nous présente quelques poèmes extraits du recueil FILE LE TEMPS, disponible chez manuscrit.com :

E.M.I.


La vague s'élève,
Etend la brillance lisse de son immobilité,
Instant magique de temps arrêté,
Mon corps soudain se jette
Pénètre le bouillonnement sous-marin,
Je sais.
La vague s'affaissera brutale et violente,
Lame de fond dévorante
Je sais. Mais
L'espace de solitude
L'enveloppe de silence
Caressent la paix de mon souffle dilué,
Les yeux fermés
Je voyage enfin à l'intérieur
Dans l'infini du cosmos aveuglant
Fulgurance illuminée,
Océan de la quiétude primitive.


Enroulée contre ta peau,
J'absorbe
L'essence de ta senteur.

Sous ma joue,
Ton ventre improvise
La symphonie originelle.

L'eurythmie
Des corps endormis
Cadence le pastel
Du souffle de tes lèvres.

Ma main se disperse
Dans des vallées brûlantes
Où mes doigts
Jouent les pyromanes.

 




L'absence


Dans la transparence
du ciel immobile
j'entends ta voix.

Dans la vapeur émeraude
des arbres naissants
je perçois ton souffle.

Dans la brûlure apaisante
de la lumière vive
je sens ton regard.

Dans le silence bruissant
de pépiements amoureux
je caresse ton sourire.

Dans ton absence
du présent
je te recrée

Mon amour.

 

 

Fin de saison


Ce matin,
sur le cerisier en fleurs,
il pleut des flocons de larmes ;
Un à un, les pétales se déchirent
et collent à mes lunettes,
paupières blanches de printemps
sur mes yeux ouverts.

Ce matin,
des papillons de tulipes
éclaboussent les nuages
de gouttes jaunes et rouges ;
L'eau sur les cailloux
dilue la terre odorante
et chatouille doucement
les crocus du jardin.

Ce matin,
le vent éternue
dans les branches du pêcher
un parfum rose et mouillé ;
Sur mes joues, l'air glacé
efface la trace salée
du baiser de l'hiver.

Contact :