Dessin Callinira

 

Caresse

Sur mes épaules nues où s'amasse la mousse,
Tes paumes parfumées s'attardent doucement.
Souviens-t'en, mon amour, l'instant était charmant,
L'Estérel au couchant avait des lueurs rousses.

Ta main batifolait, si légère, si douce...
Mon dos se creuse et ploie imperceptiblement
Et mon ventre luisant se tend avidement.
Comme une Danaé la pluie d'or m'éclabousse.

Je glisse à tes genoux, en silence, en souplesse.
Mes doigts se font velours, mes lèvres te caressent
Encore, encore un peu avant de t'engloutir.

Un chant monte, hésitant. Ta mâle mélopée
Se fait rauque. J'entends grandir ta priapée
Plaintive étrangement au moment de mourir.

CALLINIRA